Les transfert monétaire au Burkina Faso.
Le Cash Learning Partnership (CaLP) vise à promouvoir des programmes de transfert monétaire et de coupons d’achat pertinents, mis en place en temps opportun et de qualité, en tant qu’outils utilisés dans la cadre de la préparation des interventions humanitaires. Le CaLP se compose aujourd’hui d’Oxfam GB, de la Croix-Rouge britannique, de Save the Children, du Conseil norvégien pour les réfugiés et d’Action contre la Faim/ACF International.
Le Burkina Faso fait partie des pays ayant en effet bénéficié du transfert monétaire, car depuis 2015 il traverse une crise humanitaire et sécuritaire d’une ampleur sans précédent. Cette situation de crise a entrainé le déplacement important des populations vers des villes plus en sécurité. Cela a encore aggravé la situation économique du pays. C’est ainsi que le pays a décrété un état d’urgence humanitaire. À la suite de cela, de nombreuses organisations ont répondu présentes. Parmi ces interventions, le transfert monétaire est le plus préoccupant. On est en effet amené à se poser les questions suivantes : quelles peuvent être les raisons qui motivent les organisations à faire les transferts monétaires ? De plus, n’existe-t-il pas de risques qui entravent cette intervention ? Enfin quelles sont les recommandations face à cette situation ?
1. Les raisons qui motivent les organisations à faire les transferts monétaires
Le Cash Learning Partnership (CaLP) vise au renforcement des capacités. C’est aussi un outil efficace pour soutenir les populations affectées par la crise sécuritaire dans les différentes régions du pays quand on connait la difficulté liée à l’accessibilité de ces zones surtout avec des engins explosifs improvisés présents sur les voies, les attaques perpétrées, le mauvais état des routes sans oublier l’instabilité de ces zones qui rendent souvent impossible la réalisation d’un projet. Sur le plan sanitaire, cette pratique est une manière de réduire la vulnérabilité des couches défavorisées. En plus de cela, ce type d’aide humanitaire est beaucoup mieux adapté en de pareilles circonstances, car il possède une flexibilité, et avec la marge de liberté qu’il offre aux populations affectées, il leur permet de prioriser elles-mêmes leurs dépenses selon leurs besoins et enfin de les autonomiser dans leur vie quotidienne. Cela contribue à leur dignité.
1. Les risques liés sur cette pratique d’aide.
L’un des risques est le fait que les bénéficiaires ou le personnel de l’organisation peuvent être exposés à la violence, aux agressions, aux vols et aux conflits armés. Cela limite très souvent l’accès de la communauté humanitaire à certaines zones en besoin d’assistance et a donc un impact négatif sur la faisabilité des programmes, sur le suivi et le contrôle des opérations. Notons également le détournement et la fraude incluant toutes les formes de négligence ou malfaisance, notamment la corruption et les doubles comptabilisations. Il y’a aussi les programmes visant les femmes ou les jeunes qui pourraient par exemple entrainer des violences conjugales ou intracommunautaires. L’usage des transferts monétaires autres que ceux originellement prévus crée des tensions au sein des ménages et/ou dans les communautés en cas de désaccords. De plus, ces transferts monétaires créent souvent des difficultés telles que les abus sexuels, le manque d’impartialité, l’ignorance sur la procédure de retrait d’argent, sans oublier l’instabilité des réseaux mobiles, la fermeture des institutions financières et bancaires. À cela s’ajoute la rupture totale des produits de première nécessité, les fermetures des marchés des centres de santés et aussi des écoles. Le cas de Djibo où il n’y avait pratiquement plus rien à acheter en témoigne. Tous ces problèmes contribuent à nuire l’intervention portant sur les transferts monétaires. Mais qu’en est-il des recommandations?
Pour les organismes de mise en œuvre des transferts monétaires en contextes difficiles :
· Il faudra développer un protocole d’évaluation des risques solide pour chaque modalité et mécanisme de distribution ;
· Sensibiliser les départements impliqués dans l’évaluation des risques aux spécificités des transferts monétaires.
· Sensibiliser les départements opérationnels impliqués dans l’analyse des risques (logistique, sécurité, etc.) ;
· Renforcer les compétences et connaissances des organismes de mise en œuvre des transferts monétaire en protections des données et gestions internes de l’information nécessaire.
· Veiller à une bonne analyse de marché et une analyse des options avant toute activité impliquant les transferts monétaires.
· Instaurer un bon système de communication transparente sur les montants et modalités, mais aussi disposer d’un mécanisme de feed-back anonyme pour apporter les cas d’abus.
· Afin, prendre en compte les facteurs socioculturels pour comprendre le rapport à l’argent.
Le Burkina Faso bénéficie d’aide en nature ainsi qu’en transferts monétaires et les coupons venant des partenaires qui œuvrent dans l’humanitaire. Toutes ces pratiques sont des solutions pour aider à sortir de cette crise, malheureusement il y a toujours des corrompus ou de personnes de mauvaise foi qui agissent à l’encontre de l’amélioration de la situation. Il est bien vrai que la zone d’intervention est parfois difficilement accessible ou totalement inaccessible pour la réalisation d’activités, mais le système de transferts engendrera également d’autres problèmes qu’il faudra traiter, à l’avenir.