Intégration Africaine « par le bas » : le cas de la ‘MIFA’

Achille Sawadogo
3 min readFeb 6, 2020

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Photo après l’audience avec M.Adama Kanazoe (3e à partir de la gauche) et le Président de la MIFA (3e à partir de la droite). Achille (1er à partir de la droite)

Dans son ouvrage intitulé « Afrique : l’intégration régionale face à la mondialisation » (pages 785 à 797), l’ancien président Sénégalais Abdou Diouf (1981–2000) connu pour être un homme de paix, affirmait : « Bon gré mal gré, l’Afrique doit aujourd’hui vivre, comme l’ensemble de notre planète, à l’heure de ce que l’on appelle la mondialisation ». L’intégration régionale serait ainsi un phénomène incontournable.

Mais au fil de son ouvrage, Abdou Diouf soutien qu’hormis sa contribution à l’achèvement du processus de décolonisation et à la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, l’Organisation de l’unité africaine (OUA) créée en 1963 ne s’est pas réellement dotée des moyens de promouvoir son développement. Il déplore en effet l’érection d’une bureaucratie continentale souvent dépourvue de moyens et peu efficace pour l’intégration véritable des peuples.

Cependant, face à cette intégration bureaucratique, l’auteur cite des exemples « d’intégrations par le bas » plutôt réussies. Il s’agit notamment de situations où les populations ont adapté leurs besoins qui vont progressivement donner lieu à des zones d’intégration transfrontalières informelles, réalisant entre les pays des échanges intenses que ne reflètent pas les statistiques officielles. Nous nous intéressons à ces types d’intégration.

Dans le cas présent, l’intégration tire sa source dans la sphère scientifique, le Nouveau Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire. Il est une initiative de la Conférence des Institutions d’Enseignement et de Recherche Économiques et de Gestion en Afrique (CIEREA). Ce programme où j’ai partiellement pris part, vise à former des économistes de très haut niveau au profit du continent africain. Il comprend 18 pays membres dont le Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, République Démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo.

Le programme comprend une phase de 3 mois au cours de laquelle tous les étudiants sont réunis au sein d’un même campus où ils suivent leurs cours à options : le Campus Commun des Cours à Options ou (CCCO). C’est au cours de cette phase que certains étudiants de la 4e promotion (2011–2012) ont vécu une belle expérience d’intégration qu’ils ont souhaité perpétuer presqu’une décennie après. Ils ont matérialisé cela par la création d’une association dénommée « Maison d’Intégration des Filles et Fils d’Afrique » (MIFA). L’objectif de cette association est d’être un cadre pour l’intégration de la jeunesse africaine.

Dans ce cadre, j’ai été convié le 29 Janvier dernier par le président de la MIFA, à participer à une audience avec la Présidence du Faso en compagnie d’autres anciens promotionnaires. Cette audience a eu lieu avec M. Adama Kanazoe, Conseiller spécial du Président du Faso, homme d’affaires et homme politique dont le leadership s’illustre au sein de la jeunesse africaine. Communicateur de formation, M. Adama Kanazoe a notamment occupé des postes de responsabilité dans des entreprises telles Moov, Canal+, etc. Il est également président d’un parti politique dénommé AJIR. Son intérêt pour la jeunesse et son avis favorable pour être Président d’honneur de la MIFA, sont entre autres des signaux d’une « intégration par le bas » les années à venir.

En attendant, les premières activités de la MIFA devraient avoir lieu courant Mars 2020 avec notamment la Journée de l’intégration de la Jeunesse Africaine.

M. Adama Kanazoe (gauche) et le Président de MIFA (droite)

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Achille Sawadogo

Mandela Washington Fellow, for Young African Leaders — Civic engagement — Development Cooperation, Economist, Project Management skills, Free learner