hausse des prix des denrés alimentaires au Burkina Faso

Achille Sawadogo
5 min readJun 23, 2022

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Le Burkina Faso est un pays agricole où plus de 80% des revenus proviennent de l’agriculture, cette agriculture est dominée par la production des céréales (le riz, le maïs, le sorgho et le mil…). Mais depuis quelques années le Burkina Faso est confronté à une crise économique entrainant la hausse des prix des biens de premières nécessités. Une augmentation de plus de 10% de l’indice des prix en une année, selon un Économiste du FASO, inflation jugée spectaculaire qui touche, en plus les boissons, les matériels de constructions, le gaz butane, le carburant et bien d’autres articles qu’on n’en peut finir de citer. Cela dure maintenant des mois. . Quelles sont les raisons qui justifient une hausse inédite des prix des denrées alimentaires et la vie chère que nous traversons? Autrement dit Pourquoi certains produits de grande consommation connaissent une flambée? Dans une analyse détaillée nous essayerons d’identifier les facteurs clefs de cette crise économique.

Le maïs

Il existe plusieurs raisons entravant la hausse des prix mais seulement deux d’entre elles sont pointées du doigt. Il s’agit de la COVID 19 et du TERRORISME.

L’insécurité du pays constitue la première cause de la hausse des denrées alimentaires. Les terroristes sont principalement dans les zones de productions agricoles de notre pays. Les agriculteurs petits comme grands n’ont pas pu avoir accès à leurs champs. Quand certains ont pu produire, ils n’ont pas pour autant été en mesure de récolter à cause des menaces terroristes. On pourra noter la région de la boucle du Mouhoun, où on y cultivait autrefois du maïs, du riz, du soja, du blé, du sorgho, du coton et aussi la région du nord où la terre est bien favorable à la production de la pomme de terre et bien d’autres. Actuellement dans toutes ces régions, il est quasiment impossible d’avoir la moitié de la production des récoltes précédentes. Ainsi nait la hausse des prix des denrées alimentaires. Par exemple le prix d’un plat de maïs qui était supposé vendu à 450 FCFA est actuellement vendu à plus de 500 FCFA. De même que le niébé, l’arachide et les autres cultures vivrières ont vu leurs prix grimper. Ajouter à la mauvaise répartition des pluies, un phénomène naturel dû au changement climatique. Les données des ministères de l’agriculture sur les dernières saisons ne sont pas moins saisissantes. Déjà au terme de la saison 2019–2020, une chute de la production céréalière avait été observée : un peu moins de 5 millions de tonnes produites, soit une baisse de 4,9% par rapport à la campagne de 2020–2021 a permis de redresser la pente, avec 5,1 millions de tonnes récoltées, cela reste insuffisant : « les superficies céréalières emblavées ont connu une régression de près de 4% » du fait de l’insécurité, note le ministère de l’agriculture.. Puis le secteur a connu une nouvelle chute de 9% de la production lors de la saison 2021–2022, soit seulement 4,7 millions de tonnes. A l’instar de l’agriculture, les autres secteurs d’activités comme l’élevage, le commerce, etc. Sont également éprouvés. Et l’effet est implacable; une offre loin de satisfaire la demande d’une population qui croît pourtant au rythme moyen de plus de 3% l’année.

Habituellement, les consommateurs se tournent vers les produits importés pour remédier à l’insuffisance de la production nationale, malheureusement cela ne constitue plus une meilleure option. D’autant plus que les produits importés ont, eux aussi, pris l’ascenseur. Dernièrement le prix d’un sac de 50kg de riz est passé a plus de 20mille FCFA soit 2500f de plus que les années précédentes, le litre d’huile à 1400 FCFA, soit une augmentation de 400f de plus le prix du savon a augmenté de plus de 50 FCFA, le litre du carburant a grippé de 100FCFA il y a de cela un mois.

Deuxième facteur; la crise sanitaire due au COVID 19 qui a occasionné la fermeture des frontières a longtemps entravé le flux commercial. Cette crise a désorganisé les chaines de production et de transports au niveau mondial. Après des mois de paralysie, le trafic maritime a subi les conséquences d’une reprise croissante de l’activité. Cela est soldé par la rareté des conteneurs, la surcharge des bateaux et la flambée des coûts du fret qui a ainsi connu une hausse vertigineuse en passant de 800 dollars US en mars 2019 à 6 500 USD en août 2021 pour les routes maritimes. A cela, il faut ajouter une augmentation de la demande de transport par conteneur en raison de l’accroissement des flux commerciaux maritimes tenant du fait de l’assouplissement des mesures de confinement et de la mise en route des plans de relance nationaux aux quatre coins du monde. Sans oublier la pénurie des matières premières. Et pire encore la guerre en UKRAINE, qui a accentué l’impact sur les coûts de certains produits importés, comme le blé et les produits dérivés…

Les miches de pain

Au regard de cette situation, il faut dire que tout est venu à l’improviste, empêchant la stabilité des prix. Le pays a besoin d’une politique de relance avec des actions concrètes à l’appui pouvant aider à mieux réorganiser le font et la forme du commerce et de l’agriculture. Certes; il est vrai que le pays était loin de l’autosuffisance alimentaire, malheureusement avec ces deux évènements, force est de constater qu’il y a pleins de burkinabè qui n’arrivent pas à satisfaire les un repas par jour. Avec cette période de soudure on se demande comment arriverons-nous à joindre les deux bouts. Cependant au même titre que la lutte contre les groupements armés qui continuent de signer plusieurs attaques terroristes à travers le pays, la question de la cherté de la vie semble justement prise à bras- le- corps par les autorités issues du coup d’ETAT. Au ministère du commerce notamment, on se félicite d’une batterie de solutions, allant de la suspension la délivrance des autorisations spéciales d’exportation (ASE) des céréales locales _ afin d’éviter leurs sorties des territoires national à une surveillance accrue du marché, en passant par l’approvisionnement des 391 points de ventes de céréales à des prix subventionnés à travers les territoires. Toutefois, ces mesures attendent de produire un effet efficace dans la pratique.

Le mil

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Achille Sawadogo
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Written by Achille Sawadogo

Mandela Washington Fellow, for Young African Leaders — Civic engagement — Development Cooperation, Economist, Project Management skills, Free learner