Exploitation minière au Burkina : Le mercure, un tueur à petit feu

Achille Sawadogo
2 min readNov 29, 2019

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Depuis plus d’une décennie, le Burkina Faso connait un boom minier. Cette situation est de nature à causer plus de dommage à l’environnement. Surtout du fait de l’usage de certaines substances pour traiter l’or comme le cyanure et le minerai. Pour préserver l’environnement, le Burkina Faso a ratifié la Convention de Minamata sur le mercure. Son objectif global est d’évaluer la situation nationale du pays en termes d’utilisation et de flux de mercure et des composés de mercure pour pouvoir identifier les besoins prioritaires et proposer des mesures d’interventions adéquates afin de répondre aux exigences de la Convention de Minamata

Selon un rapport des services techniques du ministère de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique publié en juin 2018, l’impact du mercure est très important sur la santé humaine et animale, ainsi que sur l’environnement. En effet le Burkina utilise en moyenne par an 353 590 kilogramme de mercure pour la production d’or, exception faite de la production d’or par amalgamation. Est donc concerné par cet état de fait l’extraction aurifère artisanale et à petite échelle, ou encore l’orpaillage.

Le secteur de l’extraction aurifère artisanale et à petite échelle (EMAPE) est la plus importante source mondiale d’émissions et de rejets anthropiques de mercure. En témoigne les résultats de l’évaluation mondiale du mercure de 2018 (PNUE) qui démontrent que la filière représente environ 38% des émissions mondiales totales de mercure dans l’air (844 tonnes) et 68% des rejets dans les eaux et les sols (1 220 tonnes).

Il est clair que le mercure est fortement utilisé dans les exploitations aurifères au Faso. Selon une enquête de l’ONG canadienne Artisanal Gold Council (AGC) de 2013, le ratio or et mercure est de 1/1,3 gramme. C’est-à-dire que, pour exploiter 1 gramme d’or il faut utiliser 1,3 gramme de mercure. Toute chose qui constitue un danger imminent non seulement pour la santé des exploitants mais également pour l’environnement.

L’inventaire national est assez clair sur ce point. Le mercure détériore l’environnement (l’air, le sol, l’eau), la faune et la flore. Ce qui montre à quel point les populations riveraines de ces lieux d’exploitations sont en danger de mort. Si rien n’est fait, le mercure continuera à les ronger à petit feu.

Marcus G. J. Kouaman

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Achille Sawadogo

Mandela Washington Fellow, for Young African Leaders — Civic engagement — Development Cooperation, Economist, Project Management skills, Free learner