A la rencontre de Salimata Nah TRAORE !

Achille Sawadogo
5 min readApr 9, 2019

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Salimata Nah TRAORE est une jeune figure emblématique Burkinabè qui s’est illustrée ces dernières années sur la scène internationale par son excellence dans l’art oratoire, voici son histoire:

Je me nomme TRAORE Salimata Nah, je suis native de la ville de Banfora mais originaire de la province du Sourou (Tougan) plus précisément du village de Kougni. Je suis juriste d’affaires de formation et actuellement je fais une thèse en droit privé et sciences criminelles à l’Université de Bordeaux.

Trophée remporté par Salimata Traoré

Mon parcours scolaire et académique

Pour ce qui est de mon parcours scolaire il s’est principalement effectué à Banfora car j’ai commencé à lire et à écrire à l’Ecole Primaire Publique Centre « A » de Banfora. Après l’obtention du CEPE et de l’entrée en sixième j’ai été orientée au Lycée Provincial Lompolo Koné (LPLK) où j’ai fait la 6ème jusqu’en Tle. J’ai été admise au baccalauréat série A4 session 2012 et cela m’a permis d’être l’une des lauréats du Prix d’Excellence Scolaire et Académique en tant qu’élève modèle sur le plan de la discipline et du travail. Le promoteur de ce prix est le Pr Abdoulaye SOMA, agrégé des facultés de droit, fils de la région. C’est à la faveur donc de ce prix que j’ai eu une bourse de l’Université Aube Nouvelle Bobo-Dioulasso (ISIG international à l’époque) couvrant les frais de scolarité de mes trois (3) premières années d’études. Je m’y suis donc inscrite en droit et à l’issue des trois années mes résultats académiques et mon implication dans les activités para académiques m’ont permis de bénéficier de la prolongation de ladite bourse par le Président Directeur Fondateur M. Gnatan Isidore KINI pour le cycle de master. J’ai soutenu mon mémoire de Master le 12 mai 2018. Mes recherches ont porté sur « L’inexécution des pactes d’actionnaires en droit OHADA », cela a été sanctionné par la note de 17/20 et avec le cumul de mes notes de classe j’ai obtenu mon diplôme de master en droit des affaires internationales avec la mention Très-Bien ; ce qui m’a permis d’avoir une bourse de l’Etat grâce à laquelle je fais une thèse à l’université de Bordeaux sur la question de « la responsabilité sociale des entreprises en droit OHADA ».

Ma passion pour l’art oratoire

Tout a commencé en 2014 à ma deuxième année d’université quand j’ai eu connaissance de l’organisation d’un championnat national de débat et d’art oratoire et qu’il y avait une formation en amont. Passionnée des lettres et de tous ses dérivés que je suis en tant qu’ancienne élève d’une série littéraire, je n’ai pas hésité un seul instant à m’inscrire à la formation et plus tard à mobiliser d’autres camarades d’université afin que nous puissions participer au championnat car les débats étaient sous forme parlementaire donc par équipes de quatre (4) avec d’une part l’opposition et le gouvernement. Cette première participation en 2014 n’a pas été fructueuse bien qu’on ait été classé premier au plan régional, on a fini troisième au classement national mais on y avait beaucoup appris. C’est alors qu’en 2015 après plusieurs hésitations, je me suis décidée de participer à nouveau au nom de l’université avec une équipe recomposée et cette fois-là on a fini encore troisième sauf qu’au titre des récompenses individuelles, j’ai été désignée « Meilleur Orateur du Championnat » avec comme prix une Moto Rato F12 offerte par Mégamonde. Au cours de la même année j’ai participé au concours génies en herbe OHADA à Abidjan où j’ai été désignée « Meilleur plaideur avec mention spéciale du jury ». Toujours en 2015, j’ai remporté avec mon coéquipier le deuxième prix du concours de plaidoirie organisé par l’Institut Tiemoko Marc Garango pour la Gouvernance et le Développement (IGD) et en 2016 j’ai remporté avec mon équipe le premier prix dudit concours. Au cours de l’année 2016 j’ai également participé au Trophée des premières dames de l’UEMOA à Bamako et à bien d’autres compétitions du même type. Mon dernier trophée en date et le plus prestigieux d’ailleurs est celui du Championnat International de Débat Francophone que j’ai remporté en Mars 2017 à Beyrouth au Liban. Après quoi, j’ai décidé d’arrêter avec les compétitions afin de me réinvestir un peu plus dans d’autres choses tout en partageant avec les autres ma petite expérience sans jamais arrêter d’apprendre et d’essayer de devenir chaque jour une meilleure version de moi-même.

Mon regard sur la femme et sa contribution au développement

ST : Depuis la classe de 6ème, j’ai commencé à militer dans l’association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) où j’ai par la suite occupé des postes de responsabilité, au lycée j’animais les séances hebdomadaires de dissertation du cercle d’activités littéraires et artistiques Lompolo Koné (CALALOK) dont je suis par ailleurs l’un des membres fondateurs. A l’université je m’impliquais assez souvent dans les activités du bureau des étudiants dont j’ai été membre, j’ai aussi dirigé et contribué à la création de pas mal de clubs (club des juristes, club OHADA,…) et cellules d’OSC (Cellule CGD dont j’ai été maire de 2015 à 2017, Balai citoyen…)…Tout ceci pour vous dire que de par ma propre expérience en tant que jeune fille, j’ai toujours fait mienne cette citation de Michelle OBAMA, sans forcément l’avoir lu auparavant mais qui résume assez bien mon état d’esprit et mon regard sur la femme, qui est qu’ « il n’y a aucune limite à ce que nous pouvons réaliser en tant que femme ». Et pour cela j’estime que les femmes en général et celles du Burkina Faso en particulier contribuent grandement au développement à travers leur engagement citoyen, leurs actions positives au plan individuel et communautaire, leur implication de plus en plus ressentie dans tous les secteurs d’activité et surtout cette forte impulsion qui fait qu’elles s’intéressent maintenant plus que jamais aux questions de leadership et d’entreprenariat féminin, de développement personnel et j’en passe. Il est vrai que les défis restent énormes, que beaucoup de jeunes filles et de femmes, pour une raison ou une autre, ont encore du mal à trouver leurs marques, à se frayer un chemin et à atteindre leur plein potentiel mais je puis vous assurer que si aujourd’hui les femmes baissent les bras, le monde s’écroulerait.

Je vous remercie !

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Achille Sawadogo

Mandela Washington Fellow, for Young African Leaders — Civic engagement — Development Cooperation, Economist, Project Management skills, Free learner